Après avoir remporté Les Petits As en janvier 2016, Marta Kostyuk s’impose moins d’un an plus tard dans la catégorie Junior à l’Open d’Australie. Suffisant pour impressionner tous les observateurs. Marta frappe encore un grand coup en soulevant son premier trophée chez les professionnels. C’était le 8 mai dernier en Hongrie sur terre battue (Dunakeszi, 25k). À seulement 14 ans, la fusée Kostyuk veut continuer sur sa lancée. Et pourquoi pas briller à Roland Garros Junior ?
Marta, tu viens juste de remporter ton premier titre professionnel à seulement 14 ans. Après Les Petits As et l’Open d’Australie Junior, quel début de carrière ! Merci !
Revenons sur ta victoire sur Les Petits As 2016. Peux-tu nous décrire comment c’était passé ton tournoi ? Honnêtement c’est difficile aujourd’hui de se rappeler toutes les émotions que j’ai pu ressentir l’année dernière. Ce dont je me souviens très bien, c’est la fierté que j’ai ressenti de gagner ce tournoi exceptionnel. J’ai encore de très bons souvenirs quand je pense aux Petits As. Il y règne une atmosphère spéciale et l’accueil des joueurs est excellent. Les Petits As sont considérés comme le championnat du monde des moins de 14 ans. Qu’as-tu ressenti après avoir remporté le titre ? Le match s’était terminé sur une double faute de mon adversaire, je n’avais donc pas pu célébrer autant que je l’aurai souhaité à ce moment là. Mais bien sur, j’étais extrêmement heureuse et remporter un tel tournoi m’a donné une confiance énorme pour la suite. C’était la consécration pour le travail acharné engagé depuis plusieurs années. Tu as remporté l’Open d’Australie Junior en janvier dernier, tout juste un an après Les Petits As et à tout juste 14 ans. Quelles différences y a-t-il eu entre tes émotions à Tarbes et à Melbourne ? Oh ! Je ne me rappelle pas exactement mes sentiments, je passe vite à autre chose. C’était un sentiment énorme après avoir remporté un Grand Chelem. Je suis vraiment très fière de mon équipe et de moi même d’avoir remporté deux tournois exceptionnels en si peu de temps. Quelle est l’influence de ta victoire aux Petits As 2016 sur ton succès en Australie en janvier dernier ? Les Petits As m’ont permis de franchir un palier et d’acquérir une confiance énorme en mon jeu. Bien sur à Tarbes, j’avais joué contre des joueuses de ma catégorie d’age. À l’Open d’Australie, la catégorie d’age est plus large (de 14 à 18 ans), c’est donc totalement différent. En résumant, je peux dire que Les Petits As m’ont donné le sentiment que je pouvais être la meilleure.
Peux-tu définir en 3 mots ta victoire aux Petits As 2016 ? (Rires) C’est difficile ! Alors disons : travail, famille et objectifs. Tout le monde se rappelle de ta célébration à Tarbes (un salto acrobatique), peux-tu nous expliquer cette « signature » ? En fait, nous avons décidé avec ma mère que je ferais cela à chaque fois que je remporte un tournoi. Une seule fois je n’ai pas pu faire cette célébration. C’était à l’Open d’Australie justement, j’étais tellement excitée et heureuse que je pense que j’ai à peu près tout oublier à ce moment là. D’ailleurs, lors de ta victoire à l’Open d’Australie, tu as été au centre de quelques réactions sur les réseaux sociaux après avoir posté une photo de ton adversaire « en larmes » pendant que tu soulevais le trophée. Penses-tu que les médias sociaux peuvent être un piège pour les jeunes joueurs ? (Étonnée) Vraiment ? Je n’ai pas suivi les commentaires. Cela ne m’est jamais arrivé… J’ai posté cette photo parce qu’elle cachait son visage dans ses mains parce que j’avais failli faire tomber le trophée. Je pense qu’en fait elle rigolait. C’est pour cette raison que j’avais posté la photo. Je n’avais pas entendu parler de cette histoire avant… Les Petits As ont lancé une nouvelle ère digitale : nouveau site internet, réseaux sociaux, etc. As-tu suivi la dernière édition ? Pour être honnête, j’étais en Australie donc pas du tout. J’ai vu le site internet, je pense que c’est une belle avancée pour les joueurs et spectateurs. Richard Krajicek, Michael Chang, Martina Hingis, Juan Carlos Ferrero, Kim Clijsters, Richard Gasquet, Rafael Nadal, Dinara Safina, Timea Bacsinzsky, Bethany Mattek-Sands et… Marta Kostyuk. Qu’est-ce que tu ressens quand tu vois ton nom à coté de ces champions prestigieux qui ont remportés le tournoi avant toi ? J’ai le même sentiment qu’après l’Open d’Australie, il y a tellement de noms célèbres également. Je suis très fière d’avoir ajouté mon à cette liste de joueurs incroyable. Cela signifie énormément pour moi.
Quelle est ton idole ? Moi même. Quelle est la base de ta réussite ? Tu dois bien avoir quelques rituels ? Cela va peut-être vous surprendre mais je n’ai aucun rituels. Mon succès réside exclusivement dans le fait de travailler dur tous les jours. Quels est ton rêve ? Marquer l’histoire du tennis. Après avoir remporté le premier Grand Chelem Junior de la saison, quels sont tes prochains objectifs ? Quelles attentes as-tu pour Roland Garros ? Mes attentes sont toujours les mêmes : améliorer mon tennis. Je ne me suis pas vraiment fixée d’objectifs de victoires en particulier. Mon ambition c’est de remporter chaque tournoi auquel je participe. Les Petits As ont-ils changé ton approche psychologique ? S’imposer sur le plus grand tournoi m’a apporté une confiance énorme et m’a permis de croire toujours plus en mon potentiel. C’est sans nul doute, l’une des raisons de mon succès à Melbourne. Qu’est ce que tu ressens après ton premier titre sur le circuit pro ? Sincèrement, rien n’a changé dans ma vie pour l’instant. C’est juste une étape de plus.