L’Ukrainienne Marta Kostyuk est la grande favorite de la finale. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur elle avant son match contre la Tchèque Denisa Hindova.
Pour l’instant, Marta Kostyuk (13 ans) tient son rang, bien comme il faut. Arrivée à Tarbes avec l’étiquette de grande favorite, l’Ukrainienne est en pleine bourre puisqu’elle s’est récemment imposée sur la Eddie Herr Cup et à l’Orange Bowl, aux Etats-Unis. Soit les deux autres tournois majeurs chez les 14 ans avec les Petits As. Surtout, ce parcours en rappelle un autre puisque la Russe Anastasia Potapova, qui avait triomphé l’an passé sur le central bigourdan, présentait les mêmes références. Une comparaison guère emballante pour la tête de série n°3. « Je ne veux pas lui ressembler, sourit-elle. Sa façon de jouer ne me plaît pas trop. D’ailleurs, c’est un vrai problème : je n’ai pas envie de faire comme elle mais moi demain (aujourd’hui), je veux également gagner les Petits As (rires) ». S’il fallait dissocier les deux, on pourrait dire que la Kiévienne fait mieux que son aînée, pour l’instant, puisqu’elle s’est hissée en finale en ne perdant qu’un set contre deux pour la gagnante de l’an passé.
« Important pour mon pays »
En attendant d’en découdre contre la Tchèque Denisa Hindova (n°6) en ce début d’après-midi, Marta Kostyuk s’est tranquillement baladé hier en fin de journée avec sa copine lettone Kamilla Bartone pour enlever le double 6-2, 6-1. Un premier titre qui en appelle un autre.
Dans un tennis ukrainien manquant encore de solides références au niveau mondial chez les pros, la jeune fille enjouée sait ce qui lui reste à faire. « Je veux rentrer dans l’Histoire, pour mon pays, je crois que c’est important. »
Pour cela, celle qui ne se voit pas vivre ailleurs qu’à Kiev (sa ville natale) peut compter sur le soutien de sa mère, Talina Beikio, qui l’entraîne avec Oleg Krivosheïv et connait bien le milieu pour avoir été pro (500ème environ) dans les années 90 en disputant notamment, la Fed Cup brièvement. « A l’époque, c’était bien différent, tempère la mère. Je n’ai pu débuter sur le circuit pro qu’à 22 ans quand j’ai obtenu un passeport à la suite de la chute de l’URSS. »
La géopolitique, le manque d’argent pour le tennis en Ukraine : voilà les deux raisons principales ayant freiné l’éclosion de jeunes talents. Les choses évoluent pourtant. En septembre dernier, une académie ulta-moderne baptisée MTA a ouvert ses portes à Kiev grâce au soutien de l’actuel président du pays Petro Porochenko, accessoirement miliardaire. C’est là-bas que Marta Kostyuk évolue désormais.
Faire le show, c’est son truc
Enfant du milieu dans une fratrie de trois soeurs, la droitière a frappé ses premières balles dès l’âge de 4 ans. A cette même époque, elle s’est également mise à l’acrosport (qu’elle a pratiqué six ans), ce qui explique l’explosivité de son jeu et sa faculté à enchaîner les longs déplacements sur le court. Mais pas seulement. Les figures, elle maîtrise, et le public tarbais a pu s’en rendre compte mardi lors de la soirée des délégations où elle a exécuté un salto avant sur scène juste pour le fun.
« Elle aime tellement Djokovic que dès l’âge de 5 ans, elle voulait l’épouser »
Amuser la galerie, la jeune Slave adore. Rien d’étonnant que son idole absolue se nomme Novak Djokovic. « Elle l’aime tellement qsue dès l’âge de 5 ans, elle voulait l’épouser, confie sa mère, provoquant ainsi l’hilarité de sa fille. C’est sûr que Marta préfère jouer sur le central. S’il fallait jouer sur le court n° 6 ou le n°7 d’un tournoi, elle irait en traînant les pieds (sourire). »
Ayant joué pour la première fois devant près de 3 000 personnes hier, Marta Kostyuk semble bien gérer le contexte propre à Tarbes. « J’essaie de me dire qsue ce n’est qu’un tournoi comme les autres. » Un tournoi qui pourrait bien revenir à l’Ukraine aujourd(hui, ce qui ne s’est jamais produit garçons et filles confondus lors des 33 premières éditions. Une manière, pour Marta Kostyuk, de commencer à écrire son histoire.
Valentin Marcinkowski – La Dépêche du Midi – Edition du 31.01.2016.
Photo Ch. Jarno – « Ayant dominé toute la semaine sur les courts tarbais, Marta Kostyuk peut sereinement se projeter sur sa finale »